Comment protéger une propriété aimée des appétits des promoteurs, des aléas des destins individuels et de la négligence des hommes ? Tellement de ces propriétés sont disparues ou bien ont été défigurées, démembrées ou ont perdu leur âme ! La proximité immédiate de la métropole est à la fois un atout mais aussi un danger.

En 2014 le dernier propriétaire a choisi de se rapprocher de la commune de Floirac et de lui confier le destin de Sybirol. Soucieuse de préserver ce patrimoine, la commune s’est fortement impliquée dans le montage de ce projet et a tout fait pour en faciliter l’aboutissement.

Intégré au parc des coteaux, le domaine de Sybirol sera un jour public, mais pour quels usages ? Gardera-t-il son âme ? Saura-t-il et pourra-t-il transmettre aux générations futures ses secrets, ses richesses et ses valeurs ? Seul l’avenir le dira et mieux vaut faire confiance à la collectivité en charge de l’intérêt public !

• Un projet de transmission original et progressif

La transmission a pu s’organiser de manière progressive. Le propriétaire garde l’usufruit du site et cède la nue-propriété du site à la commune.

La commune a engagé la restauration des fabriques du parc qui ne pouvaient attendre. L’essentiel des travaux a été achevé en 2017 et le résultat est magnifique ! 3 ha en contrebas de la propriété sont détachés dès maintenant pour créer 1 km de la « boucle verte » qui sera ouverte à tous progressivement à partir de 2020.

• La place de l’association dans ce dispositif

Dans cette phase intermédiaire, le propriétaire actuel garde la jouissance du site. Cela aurait pu être une contrainte. Autant essayer d’en faire une opportunité. Et c’est là que l’association trouve toute sa place.

Initiée par le propriétaire et la commune, elle permet de fédérer dès maintenant toutes les bonnes volontés, surtout à l’échelle locale, pour commencer à ouvrir le site sur l’extérieur. Faire de Sybirol un support pour des projets reliant patrimoine et création, nature et culture, c’est insuffler une âme à Sybirol. Faire gouter le privilège de la villégiature à un public sans recréer un entre-soi élitiste, c’est lui donner une justification sociale.

Dans sa philosophie, l’association tente d’initier modestement un modèle de fonctionnement qui pourrait être décliné et développé dans le futur par la collectivité à l’extinction de l’usufruit.