Posted in Ses petites histoires - anecdotes du 16ème au 20ème siècle Sybirol

Montaigne, prudence, prudence !

Montaigne, prudence, prudence ! Posted on 19 juillet 2019

Raconter les histoires de Sybirol, c’est lui rendre son âme. Certaines appartiennent à la grande histoire, d’autres à la petite. Certaines sont documentées, d’autres appartiennent à la mémoire familiale. Évidemment Sybirol, s’il a une âme, n’a pas encore de voix, il fallait donc lui en prêter une. Et c’est pour cela que vous trouverez un « je » dans certaines de ces histoires. « Je », c’est Pierre, la dernière personne qui, après au moins 600 ans d’occupation, aura l’occasion de vivre Sybirol de sa naissance à sa mort (du moins il le souhaite !). Nous espérons que ces histoires vont vous distraire, vous intéresser, vous toucher. Sybirol se nourrit de l’affection que lui portent tous les visiteurs qui le découvre.

Nous sommes en juillet 1585. Montaigne est encore Maire de Bordeaux pour 3 semaines et séjourne dans sa propriété de l’Entre-deux-Mers. Il faut dire que la peste fait rage dans Bordeaux.

Il doit cependant venir à Bordeaux pour rencontrer le nouveau Maire et organiser la passation de pouvoir. Le 30 juillet, de sa campagne, il écrit :

« Je n’épargnerai ni vie ni autre chose pour votre service, et vous laisserai juger si celui que je puis vous faire par ma présence à la prochaine élection vaut que je me hasarde d’aller en la ville, vu le mauvais état en quoi elle est, notamment pour les gens qui viennent d’un si bon air comme je le fais. Je m’approcherai donc Mercredi le plus près de vous que je pourrai, à Feuillas, si le mal n’est pas encore arrivé ; je serai très aise d’avoir cet honneur de voir quelqu’un d’entre vous. »

Et nous savons que c’est bien comme cela que les événements se sont déroulés puisque ce fameux mercredi, Montaigne a écrit et daté une lettre depuis Feuillas. La sagesse voire la prudence de Montaigne ne sont donc pas qu’un mythe !  

Feuillas, Sybirol maintenant, à la fois assez près pour quasiment toucher Bordeaux et assez loin pour s’en protéger, n’est-ce pas encore le cas aujourd’hui ?